yoto mais les Bourges ne sont pas au cœur du problème, ils sont là et étaient là auparavant.
Si, ils sont le problème. Car ils sont de plus en plus riches, les inégalités se creusent, ils ne payent pas (plus) assez d'impot et les gouvernants sont exclusivement à leur service.
Les études sur la fiscalité montrent bien que les impôts sur les plus riches, sur le capital et sur les profits des entreprises étaient beaucoup plus élevés autrefois (y compris aux USA!!) et la richesse, donc, mieux redistribuée (cf Piketty). Et puis les années 80 sont arrivés, il fallait libérer tout ça, cajoler les riches, que ça ruisselle..
L'impôt ne fait pas tout, bien sûr, mais nous arrivons à un point de rupture. Toi qui adore la morale et l'éthique, tu devrais comprendre qu'il devient intenable de demander toujours plus d'efforts aux uns et strictement rien aux autres, voire encore moins aux autres. Or, entre autres, une partie significatives des retraités sont très clairement privilégiés.
Par ailleurs, tu vis au pays des Bisounours: bien sûr que les bourges savent défendre leurs intérêts, ils sont très forts pour cela. Le pouvoir est dans les 16e et 7e arrondissements (et quelques autres quartiers), ces gens-là ne lâcheront jamais rien, ils ont des relais extrêmement puissants, et ils savent se défendre. Le pouvoir est désormais à leur service, plus que jamais.
La grande bourgeoisie est la dernière des classes sociales, la dernière qui a conscience de son unité et la dernière à lutter pour défendre ses droits et privilèges:
http://uneheuredepeine.blogspot.com/2007/10/la-dernire-des-classes-sociales-1.html
http://uneheuredepeine.blogspot.com/2007/10/la-dernire-des-classes-sociales-2.html
Mais alors pourquoi cette classe sociale n’apparaît pas plus clairement dans la presse ou dans les discours politiques ? Pourquoi les partis politiques et les syndicats ne se concentrent-ils pas sur une telle cible ? Et pourquoi les seuls journalistes qui en parlent le font sous l’angle de l’exotisme, présentant la grande bourgeoisie comme une population étrange et fascinante, comme on présenterait une société primitive ?
C’est que la classe bourgeoise est une classe mobilisée, capable de cacher son pouvoir derrière un discours idéologique mettant en avant l’individualisme et la réussite personnelle, tandis qu’elle met en place pour elle-même un collectivisme pratique.
Dans cette perspective, que retiennent Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, la grande bourgeoisie constitue une classe en soi et pour soi. Elle est une classe en soi car elle tire essentiellement ses revenus d’une plus-value prélevée sur le travail, grâce à sa possession du capital.
Mais elle est également une classe pour soi, qui se mobilise pour défendre ses intérêts et ses avantages
Tout ceci donne à voir un collectivisme pratique : la bourgeoisie défend ses intérêts par la mobilisation de chacun pour l’intérêt du groupe. La conscience de ces intérêts apparaît par exemple dans le « niveau de lucidité dont le cynisme étonne » qui accompagne la quête de l’entre-soi.
« Que ce soit dans les beaux quartiers, dans les écoles, dans les cercles ou dans les conseils d’administration, la conscience des limites du groupe s’affiche sans retenue » [5]
Pourtant, la grande bourgeoisie affiche par ailleurs une idéologie renvoyant largement à l’individualisme. La référence au marché, à la compétition, à la concurrence est récurrente dans les discours – ce n’est pas l’ancien « patron des patrons » qui me contredira.
Cette idéologie a un intérêt pratique : celui de légitimer la richesse par le bien d’une naturalisation de l’excellence sociale.
Bref, personnellement, je pense qu'il faut commencer par pendre ces gens-là par les tripes. A fortiori s'ils sont vieux et avec des vestes matelassées.