kimo non désolé mais parler de résistance ou de terrorisme, cela repose pour des historiens comme pour les juristes sur des définitions précises.
Oula, alors, pour ce genre de termes, les historiens sont extrêmement prudents. Plutôt que de donner des définitions strictes, ils préfèrent s'intéresser au contexte, à l'évolution des termes et des catégories dans le temps, et surtout aux acteurs qui les utilisent et aux raisons pour lesquelles ils les utilisent. Ce sont des catégories dont le sens varient énormément selon l'époque, le contexte, et l'énonciateur. Et, bien sûr, qui sont très chargées idéologiquement.
Que nous dit l'histoire? Que le monde est compliqué, qu'une vision binaire du monde n'est pas toujours pertinente. Et que les catégories sont d'abord des produits des idéologies et des contextes.
Je rappelle que, durant la guerre de libération de l'Algérie, le FNL a tué des civils. Il était, à l'époque, considéré comme un mouvement terroriste. Qui, aujourd'hui, ne le considérerait pas comme un mouvement de résistance anti-colonial?
Qui a négocié la fin de la guerre avec le FNL? La France.
Je rappelle aussi que l'OLP a été classé à certains moments de son histoire comme une organisation terroriste. Et a commis (ou certaines de ses factions) des actes classés comme terroristes (des actions contre des civils). Et pourtant il a été reconnu comme un interlocuteur légitime.
Autre exemple: les FARC en Colombie. Des salauds, spécialisés notamment dans la prise d'otages. Et pourtant le gouvernement a négocié une paix avec eux.
L'ANC a été classée comme terroriste par l'Afrique du Sud, de même de nombreux mouvements nationalistes en Afrique et ailleurs l'ont été. En général, ils ne s'en prenaient pas à des civils (ou pas directement), mais leurs actions pouvaient tuer des civils.
A l'inverse, en Amérique du Sud, et parfois ailleurs, les US se sont appuyés sur des mouvements de guérillas qui étaient d'ignobles salopards. On aurait pu les classer comme terroristes (pillant, massacrant, rasant des villages,...). Mais on ne le faisait pas car on pensait qu'ils étaient utiles dans la lutte contre les communistes.
Les exemples sont innombrables. Tout est une question de point de vue et de contexte.
Pour autant, je ne suis pas du tout d'accord avec LFI qui, dans sa majorité, classe le Hamas comme exclusivement un mouvement de résistance.
Pour moi, il est deux. Et ça n'enlève rien à ce qu'ils ont fait le 7 octobre.
Ne pas vouloir penser ça c'est de la pensée magique, imaginer que le problème de Gaza et du Hamas (ou les successeurs qui naitront de ses cendres) va s'effacer comme par magie.