pezronf
J’parle pas pour plaire, j’parle pour vrai,
Ton texte c’est du théâtre, moi j’rappe la plaie.
T’as pris la plume comme un glaive, j’vois le style,
Mais moi j’viens des ruelles, pas des piles de vinyles.
Tu joues le sage dans l’arène des modernes,
À balancer tes maximes comme des lanternes.
Mais entre le verbe haut et l’écoute sincère,
Y’a des silences qui saignent, des douleurs amères.
T’as cru m’tordre comme un son sous autotune,
Mais j’écris sur des cendres, pas sur la lune.
Tu parles d’images fortes, de guitare, de piano,
Moi j’parle de frères morts trop tôt, sous des néons.
Tu veux la pureté, moi j’te donne la fêlure,
Pas des nappes pour pleurer, des ratures qui perdurent.
Pas d’pose pour les réseaux, ni punchlines jetées,
J’te lâche la vérité, brute, sans filtre ni fierté.
Et ouais, vieux réac ou esthète en goguette,
T’as beau faire des phrases, j’sens qu’ça t’inquiète.
Tu captes l’émotion mais tu crains le vacarme,
Moi j’viens des quartiers où les rêves s’mettent en larmes.
Donc ouais, t’as capté, j’crache pas dans l’art,
Mais j’viens du bitume, là où les mots font des départs.
Pas là pour plaire à l’académie des beaux sons,
Mais pour qu’un môme paumé tienne debout dans l’horizon.