pezronf comment peux tu affirmer ça?
C'est pas moi qui le dit
En 2025, malgré tous les progrès de l’IA générative (images, textes, maquettes BIM, etc.), on n’a pas encore vu une IA produire un projet d’architecture complet, concret et exécutable au sens professionnel du terme. Et il y a des raisons profondes à cela :
🔍 1. La différence entre « inspiration » et « projet d’architecture »
Images d’inspiration : Les IA d’image (Midjourney, Stable Diffusion, DALL·E, etc.) savent créer des visuels très séduisants, mais ce sont des moodboards automatisés. Elles génèrent des formes, des ambiances, des textures, sans aucune contrainte constructive, réglementaire ou budgétaire.
Projet architectural : Concevoir un bâtiment, c’est répondre simultanément à une multitude de couches :
Programme (usages, flux, ergonomie)
Contexte (site, orientation, topographie, patrimoine)
Réglementations (PLU, accessibilité, sécurité incendie, RE2020, etc.)
Structures, réseaux, économie de projet, phasage…
L’IA actuelle n’intègre pas ces contraintes dans une logique systémique.
🧠 2. L’architecture n’est pas qu’un problème de données
Même avec un gros entraînement, l’IA a du mal car :
Les données d’architecture sont fragmentées (plans, coupes, DTU, normes, maquettes BIM, PLU locaux, etc.) et rarement interopérables.
L’architecture implique un processus de conception itératif avec des arbitrages humains : choix subjectifs, dialogues avec le client, créativité contextuelle.
Une grande partie du savoir architectural est tacite (sens de l’espace, composition, culture architecturale), donc difficilement codifiable.
🏗️ 3. Les limites techniques actuelles
Les IA génératives savent produire des plans ou masses stylisées, mais elles ne vérifient pas la faisabilité technique (structure, réseaux, surfaces exactes).
Les outils paramétriques (Grasshopper, Revit Dynamo) sont plus proches d’une logique « IA », mais ils restent pilotés par l’architecte.
Aucun outil ne relie encore texte ↔ image ↔ BIM de manière robuste, cohérente et vérifiable.
Les régulations locales (urbanisme, sécurité, énergie) changent selon les contextes : une IA généraliste n’a pas la granularité pour intégrer ces contraintes.
🌍 4. La valeur humaine de l’architecte
En fait, l’IA accentue plutôt la valeur stratégique du métier :
Elle peut accélérer les phases amont (recherche d’ambiance, volumétrie conceptuelle, pré-optimisation énergétique).
Mais la synthèse créative et la responsabilité juridique (signature, assurances, maîtrise d’œuvre) restent humaines.
L’architecte est un médiateur culturel et technique, pas seulement un dessinateur.
🔮 Ce qui pourrait changer
On peut imaginer :
Des IA intégrées dans les logiciels BIM, capables de vérifier les normes en temps réel, optimiser des structures, calculer des coûts.
Des assistants IA capables de générer des esquisses validées structurellement ou énergétiquement.
Une évolution du rôle de l’architecte : moins de production répétitive, plus de stratégie, de scénarisation et de contrôle.
Mais une « IA architecte autonome » signerait le permis de construire ? Pas demain. Il faudrait un écosystème normatif, assurantiel et technique ultra sophistiqué, plus proche de la voiture autonome niveau 5… et on n’y est pas.
💡 Résumé
Pour l’instant, l’IA est un accélérateur d’inspiration et d’analyse, pas un concepteur autonome. L’architecture demande une intelligence humaine intégrée : sensibilité au site, dialogue, arbitrage culturel, compréhension fine des normes. Les images générées sont bluffantes mais elles sont hors-sol. Et va te faire cuire le cul.