voilà, c'est ce que je disais: les "bombes nucléaires" de l'Iran n'ont pas grand chose à voir avec les bombardements.
Donc venir ensuite lui assurer "notre soutien" est indécent.
https://www.lemonde.fr/international/article/2025/06/17/avec-l-attaque-contre-l-iran-benyamin-netanyahou-joue-sa-survie-politique_6613837_3210.html
En engageant le pays dans un conflit d’ampleur avec l’Iran, le premier ministre joue, une fois encore, la surenchère – avec le risque de s’engager dans une voie périlleuse pour lui et son pays. Grâce à l’attaque contre l’Iran, il a réussi à faire oublier, pour un temps, les difficultés qui le cernaient. A commencer par les crimes de guerre sans fin dans la bande de Gaza alors que plus des deux tiers de la population israélienne demandent un accord avec le Hamas pour la libération de tous les otages. La guerre à Gaza accentuait la division à l’intérieur et l’isolement grandissant sur la scène internationale. Le mouvement antiguerre gagnait en popularité en Israël, tandis que s’annonçait, mardi 17 juin, une conférence franco-saoudienne aux Nations unies qui renforçait, même sans reconnaissance d’un Etat palestinien, l’internationalisation progressive de la question de la Palestine, qu’Israël considère comme un enjeu domestique.
Sur le plan politique, la coalition menée par Benyamin Nétanyahou n’a aucune chance d’être reconduite lors des prochaines élections annoncées en 2026, ainsi que le prédisent les sondages depuis plusieurs mois. Et le gouvernement repousse sans trancher un projet sur la conscription des hommes de la communauté ultraorthodoxe, une décision clivante à même de faire éclater la coalition.
Sur le plan judiciaire, le premier ministre doit se plier, plusieurs fois par semaine, au rituel humiliant d’assister à son procès pour corruption, fraude et abus de confiance. Le feu allumé par l’affaire des liens entre les conseillers du premier ministre et le Qatar couve toujours, promettant d’éclater un jour. Dernier danger : une crise constitutionnelle pourrait éclater à cause de la nomination d’un nouveau chef des services des renseignements intérieurs, illégale et invalide, selon la procureure générale israélienne, pour cause de conflits d’intérêts, et allant à l’encontre d’une décision de la Cour suprême.
Risque d’enlisement
Dans un tel environnement, l’attaque contre l’Iran était l’une des rares options faisant consensus en Israël. Dans une étude publiée lundi 16 juin par l’Université hébraïque de Jérusalem, 70 % des sondés soutiennent l’opération. Avec une approche très divisée selon les populations : 83 % chez les juifs israéliens, contre 12 % chez les Palestiniens de citoyenneté israélienne.
L’initiative permet à Benyamin Nétanyahou de reprendre une fois de plus la main, une constante dans la vie de cet animal politique...