"il y a quelques jours le directeur général de UnitedHealthcare, une assurance privée américaine de couverture sociale qui s'occupe entre autre de rembourser les frais de soins ou d'hospitalisation a été abattu dans la rue de plusieurs balles dans le dos alors qu'il se rendait à une réunion d'actionnaires de son entreprise.
Ces dernières années, UnitedHealthcare avait vu sa profitabilité augmenter très significativement, du fait d'une nouveauté managériale et technologique dans le traitement de ses assurés.
Un logiciel d'intelligence artificielle arbitrait à présent sur les dossiers qui devaient donner lieu ou non à un remboursement par la compagnie d'assurance.
Dès lors, près de 30% des demandes d'aides pour les soins ou de frais d'hospitalisation se trouvaient depuis rejetés par l’algorithme et le traitement de la machine.
Les dividendes avaient ainsi explosés de concert avec la colère et le désarroi de millions de sociétaires qui se sont retrouvés floués.
Un nombre conséquent d'entre eux, vivent depuis des situations dramatiques, allant du surendettement pour payer leurs soins jusqu'à la mort plus ou moins lente pour ceux dont les pathologies sont importantes et qui ne peuvent plus faire face aux dépenses.
S'il ne faut pas souhaiter la mort des gens, c'est pourtant ce que préconise par procuration ces assurances privés américaines pour lesquelles,l'unique et définitif objet demeure la multiplication du profit.
Un profit qui s'apparente toujours davantage à une prédation au dépends des millions de souscripteurs afin de générer les rétributions et bonus colossaux des dirigeants et actionnaires.
Ainsi cet assassinat par balle n'est jamais que la fonction synthétique dans l'action et dans le temporalité de ce qu'inflige ces compagnies privées au plus grand nombre de leurs assurés.
Si le suspect arrêté se confirme être l'auteur des tirs, il sera sans conteste coupable d'un meurtre.
Le PDG abattu, au travers de la mise en place d'un fonctionnement déshumanisé de son entreprise, fut également tout autant responsable de la mort d'un grand nombres d'assurés faute de soins ou de rejet de leur couverture maladie.
On a donc assisté ici à un règlement de compte entre 2 meurtriers, entre deux logiques meurtrières.
L'une des deux s'ingéniait à garder les mains bien propres, à éviter les gouttes de sang sur son costume griffé, tranquillement au chaud derrière la morale capitaliste et les tableurs Excel dans une déréalisation paisible et profitable de ses actes.
La seconde s'est montrée bien plus incarnée et expéditive en envoyant des projectiles bourrés de réel dans le dos de la première."