Sa musique instrumentale est inspirée directement de sa Bretagne d’adoption. Après avoir été guitariste du groupe Beth, Robin Foster embrasse une carrière solo depuis 2006 et vit sur la presqu’île de Crozon depuis presque 20 ans. Sensible à l’environnement, à la mer, aux paysages, il nous livre ici quelques clés pour comprendre d’où vient sa musique.

Qui es-tu ?

Je suis un anglais expatrié au bout du monde, je ne sais plus pour quelle raison d’ailleurs. On m’a invité sur ce festival, je trouve ça super, c’est une belle initiative. Il devrait y avoir plus de festivals de ce genre.

Quel est ton lien avec l’océan ? Surfes-tu ?

Je suis pas surfeur, si je vais dans l’eau, je coule, donc c’est pas une bonne idée. En revanche, je connais beaucoup de zikos en Bretagne qui surfent. Mon ami Philippe tient l’école de surf Moby Dick, l’été il donne des cours de surf et l’hiver des cours de musique, je suis aussi très proche d’Alex de Surfing Sardine. Ces gars-là sont très présents dans la culture locale. Mon album PenInsular est un hommage au lieu dans lequel je vis, je passe mon temps devant ces plages magnifiques, cela m’inspire, me repose.

Quel regard portes-tu sur les enjeux écologiques ?

Je sais pas où commencer… Je vis dans un endroit très vert donc j’ai conscience de ce qu’il se passe dans l’océan. Tu es naturellement conscient des choses quand tu vis près de la mer contrairement aux grosses villes où tu es pris dans le courant. Pour ça, Ocean Climax Festival est un bon évènement, ça permet aux personnes qui vivent en ville d’être sensibilisées à la cause. Cela dit, il faut pas être condescendant du genre « faites comme moi », il faut être présent, montrer que c’est des choses qui me tiennent à coeur, montrer quelle vague je surfe quoi ! Tu peux pas venir ici si tu t’en fous… C’est pour ça que ce festival est bien, ça nous permet d’être rassemblés, on essaie tous d’en faire un peu pour améliorer les choses mais l’union fait la force, c’est positif.

Comment t’engages-tu pour l’écologie ?

Je n’ai pas un engagement à proprement parler, c’est au quotidien que ça se passe pour moi, il faut déjà trier ses déchets.

Que veux-tu transmettre à travers ta musique ?

Ma musique est instrumentale, il n’y a pas de paroles, je n’ai donc pas vraiment de message qui passe. C’est plus une expression primale ! La musique me sert à décrire des émotions, des choses que je ressens. Sur mon dernier album, il y a des noms de plages (Pen Had, Lostmarc’h…), ces endroits me font vibrer et je retranscris cela dans ma musique. Dans PenInsular, je mets en valeur la presqu’île via des morceaux instrumentaux. La solitude sur Crozon est quelque chose d’intéressant, cela m’aide à travailler. C’est important que la musique ait une influence positive sur certaines personnes de mon entourage, mes voisins (peintres, photographes, voyageurs, surfeurs). Les gens qui voyagent ont plus conscience de l’environnement que ceux qui ne bougent pas, ma musique accompagne ces voyages et s’en inspire aussi.

Quelle est ton actualité prochaine ?

J’ai un nouvel album qui va sortir en 2016. A côté de ça, je travaille sur un film, le 3ème long métrage que je fais avec le même réalisateur. Le sujet est la résistance en Tchécoslovaquie pendant la seconde guerre mondiale, notamment l’opération Anthropoid avec l’assassinat de Reinhard Heydrich. Je travaille sur plusieurs choses différentes pour m’exprimer dans tous les sens. Je ne me disperse pas, il faut simplement que parfois je lache la bride sur la musique (ou le cinéma) pour mieux y revenir ensuite.

Site web : http://www.robinfoster.fr/

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Credit photos : http://www.pierrewetzel.com