https://www.lemonde.fr/international/article/2025/09/11/au-japon-le-business-juteux-et-inavouable-des-photos-d-echographies_6640359_3210.html
Au Japon, le business juteux et inavouable des photos d’échographies
Le site nippon de ventes entre particuliers Mercari a interdit, le 1ᵉʳ septembre, le commerce des clichés de fœtus. Des femmes les achetaient pour convaincre des hommes de les épouser ou pour leur soutirer de l’argent.
Un vrai succès pour des clichés à l’usage pourtant douteux. Certaines personnes les utilisent pour des études médicales ou pour des collections de photos d’échographies, une vraie passion pour certains : le site Mamabyori propose ainsi des méthodes de préservation, grâce à des applications comme Albus ou l’enregistrement sur des supports numériques, de ces clichés, dont le défaut est d’être « imprimés sur du papier thermique et [ils] risquent de s’effacer avec le temps ».
Punissable de dix ans de prison
Mais les images en vente sur Mercari servent aussi à des affaires moins avouables. « Entre de mauvaises mains, ces photos permettent facilement de faire croire à une grossesse. Elles sont utilisées pour obtenir des frais d’avortement ou des indemnités, ou encore pour faire chanter un partenaire ou une personne convoitée », explique le magazine Shukan Josei dans une enquête publiée le 20 août. Elles peuvent servir pour contraindre au mariage ou pour soutirer de l’argent en prétextant « des frais d’avortement » ou « un soutien pour élever l’enfant ».
Or l’affaire des échographies a mis en évidence d’autres « outils » pour des fraudes similaires, en l’occurrence les tests de grossesse positifs, également en vente sur Mercari. Il s’agit souvent de faux imitant parfaitement les tests réels, affichant un résultat positif.