"Au-delà des hommages convenus de la profession que représentait Thierry Ardisson?
Royaliste assumé, Ardisson se présentait comme la personnalité de la transgression, là ou il n'y avait que conformisme. un artisan de la provocation qui ne gêne personne, à commencer par les puissants.
Mais surtout c'était un des papes de l'infodivertissement , genre qui s'est imposé dans les années 1980 dans les chaines privées comme dans le service public.
Dans ces émissions la parole d'un homme politique , d'un écrivain reconnu, d'un scientifique équivaut à celle d'un chanteur de variété en début de carrière ou finissant.
C'est un dispositif de dépolitisation de masse qui recherche le clash permanent , sans enjeux réels afin de faire de l'audience.
Il est triste que des responsables politiques, même les plus respectables comme Michel Rocard, afin de paraître "plus proche du peuple" aient couru dans ces émissions.
Ce faisant ils ont acté leur démission face à la transformation de l'information en simple marchandise.
Il n'est pas anodin que ces émissions aient aussi pris leur essor dans le service public de l'audiovisuel .
Dès lors qu'était engagée sa transformation en entreprise mise en concurrence avec le secteur privé, il était prévisible que ce soit l'audimat , la recherche d'audience à tout prix qui s'impose."
bien dit ...