Tout ça pour que le rapport sur les Frères musulmans soit considéré comme obsolète et très peu utile par les vrais spécialistes.. .
Un coup de com' quoi. Quelle surprise!
https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/05/22/rapport-sur-les-freres-musulmans-plusieurs-specialistes-auditionnes-denoncent-une-instrumentalisation-politique_6607760_3224.html
Le document, qui a fuité dans la presse, alimente depuis un débat médiatique. Selon plusieurs experts, pourtant auditionnés, la diffusion de l’islam radical en France se fait par d’autres biais que celui de cette confrérie jugée déclinante.
C’est une « mécanique médiatique implacable », estime ainsi Franck Frégosi, directeur de recherche au CNRS, auditionné lors de l’élaboration de ce rapport et auteur de Gouverner l’islam en France (Seuil, 384 pages, 23 euros). Il souligne également la dimension « diplomatique » de ces travaux : « Il est bien plus facile de s’en prendre aux Frères musulmans et à la Turquie de [Recep Tayyip] Erdogan que de faire du tort à nos “amis” saoudiens et émiratis. » « Le ton général est alarmiste et, pourtant, dans le détail, à la lecture, on se demande un peu de quoi on s’alarme », commente-t-il. Les auteurs ciblent un « mouvement de quelques centaines de personnes, qui existe certes, et sur lequel il faut maintenir une vigilance, mais un mouvement vieillissant, en phase d’essoufflement, qui n’a plus du tout la même force d’influence que dans les années 1980 et 1990 », poursuit le chercheur
Aujourd’hui, l’essentiel de l’offre rigoriste et piétiste se trouve sur Internet, chez des influenceurs et prédicateurs qui se moquent des frontières et des grandes organisations historiques pyramidales. Tout comme leurs followers. « On a affaire à une forme d’hyperindividualisation et d’autonomisation des nouvelles générations dans leur façon de vivre leur rapport à l’islam », explique M. Seniguer.
En insistant sur le côté légaliste des Frères musulmans et en brandissant le « risque de sabotage des principes républicains », comme le soulignait l’Elysée, la veille du conseil de défense, les pouvoirs publics tentent-ils de masquer leur impuissance à contrer le phénomène sur le terrain des idées ?